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[FIC] Les runes du corbeau 3mangas

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 [FIC] Les runes du corbeau

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MessageSujet: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Lun 12 Juil - 8:27

Bon ben je vais vous montrer le prologue du roman que j'écris en ce moment

Bon ce n'est qu'un début, mais je pense qu'il pourra être prometteur

copyright n'oubliez pas ^^



Il faisait noir cette nuit là, lorsque Koriym atteignit le sommet de la colline abrupte de Fyrae. Ses yeux couleur ambre scrutaient l'horizon à la recherche d'un refuge, d'un endroit où il pourrait se reposer. Mais la raison principale de son inquiétude était surtout de guetter l'arrivée éventuelle de ses poursuivants. La colline, sur laquelle était monté le cavalier, surplombait une vallée qui s'étendait à perte de vue, une vallée de plaines verdoyantes en journée. Au centre de celle-ci serpentait une rivière calme qui reflétait la voûte céleste. Après quelques minutes, il remarqua, que sur l'autre versant de la colline, au pied de cette dernière, se trouvait un petit bosquet.
C'était l'endroit idéal, il allait enfin pouvoir faire une halte. Le cavalier avait parcouru une dizaine de lieues au cours des derniers jours ne s'arrêtant que pour ménager un peu sa monture. Il ne s'arrêtait ni pour manger, ni pour se reposer, il faisait tout cela pendant que sa monture avançait. Il avait réussi à semer ceux qui le poursuivaient depuis quelques jours maintenant et cette pause impromptue tombait à pic. Mais il ne devait pas s'éterniser non plus, sinon il perdrait l'avance qu'il avait accumulée. Les hommes qui en avaient après lui n'étaient pas du genre à abandonner aussi facilement après déjà plusieurs jours de traque.
La fatigue le tiraillait, ses paupières étaient lourdes, il était vraiment temps d'avoir une vraie nuit de sommeil. Il descendit la colline à pieds, menant son cheval par la bride pour ne pas l'épuiser davantage. La descente fut plus rapide que prévu, peut être parce que l'envie de se poser dictait ses pas. Ce bosquet était vraiment providentiel, un véritable havre de paix. A peine était il entré qu'un sentiment de bien-être et de sérénité envahit son corps. Il attacha son cheval à une branche solide et s'adossa au premier arbre qui se présenta à lui.

« Arti, je pense que l'on a bien mérité une bonne nuit de sommeil. Au petit matin, on repart... »

Le cheval ne lui fournit que pour seule et unique réponse, un hennissement faible et contrarié. L'homme était assis au pied de l'arbre, il contemplait le ciel étoilé d'un regard distant. Une légère brise vint caresser son visage marqué par les batailles, une grosse cicatrice fendait sa face fine à droite de son nez. Des cheveux mi-longs couleur corbeau encadraient la face meurtrie de Koriym. Pour compléter sa tenue, le fuyard portait une longue tunique grise assorti à un pantalon noir. Sous sa tunique, se trouvait un haut blanc simple sans manche laissant apparaître un corps musclé de taille moyenne. Il pensait aux deux années qui venaient de s'écouler.



Elles n'avaient pas été très bonnes pour lui et cela continuait encore maintenant. Il avait perdu sa femme, tuée par des mercenaires qui étaient venus pour piller le village. Koriym était parti dans la forêt pour chasser à ce moment là et ne put que constater le carnage qui s'était passé durant son absence. Aucune larme n'avait coulé sur son visage, mais une colère immense le submergea. Il se mit à cheval et partit à la recherche des assassins de sa femme. Il passa des semaines à traquer ces hommes partout dans le royaume d'Armilya avant de retrouver leur trace dans un petit bourg se trouvant à quelques lieues de la capitale, Kyrelm. Il attendit la tombée du jour pour que les mercenaires regagnent leur gîte et lorsque ceux-ci fussent endormis, il mit feu au bâtiment. Il regarda le feu grandir, jusqu'à entendre les cris des mercenaires qui voyaient la mort dans ces flammes écarlates. Des larmes perlèrent alors sur le visage de Koriym, son désir de vengeance venait de disparaître à ce même instant.

Ensuite, il passa plusieurs jours à boire dans une taverne minable, en ressassant le meurtre qu'il avait commis. Au final, il n'était pas mieux que ceux qu'il avait tués. Il avait lui aussi à présent du sang sur ses mains. Pendant qu'il se lamentait, la garde royale entra violemment et emmena tous les hommes de la taverne. Ils ne l'avaient pas ménagé, mais il n'avait pas vraiment opposé de grandes résistances lors de son embrigadement. A la sortie du cloaque, un des hommes emmenés commença à s'agiter et protesta :

-  Vous nous emmenez où comme ça ? Lâchez moi bandes d'abrutis ! Vous n'avez pas le droit de nous forcer à aller mourir !
Ferme-la ! On ne te demande pas ton avis, ni celui des autres, rétorqua l'un des gardes qui trainait le protestataire.
Le roi a besoin d'hommes pour combattre ces maudits Rynaeliens. Ces chiens veulent notre mort à tous et il n'est pas question de les laisser faire.
Eh bien allez faire mumuse tous seuls avec eux et fichez moi la paix une fois pour toute. Je ne vais pas me sacrif...

Il n'avait pas eu le temps d'ajouter autre chose : le premier garde venait de lui assener un violent coup sur la tempe, qui l'assomma directement. Koriym, qui sortait de son état brumeux, avait suivi la scène qui venait de se passer. Il valait mieux qu'il s'abstienne de manifester son avis sur ce futur poste qu'on venait de lui attribuer. Toute tentative de négociation semblait proscrite. Les gardes semblaient préférer le silence au dialogue.

Ils arrivèrent après quelques jours de marche dans un campement où étaient rassemblés tous les « volontaires » embrigadés. On les forma rapidement au maniement de l'épée, de la lance et d’autres armes. Koriym découvrit qu'il n'était pas un mauvais bretteur, bien au contraire. Ce don se révéla fort utile lorsque les premières batailles arrivèrent. Il sortit de ces dernières avec de belles cicatrices un peu partout et surtout une très visible sur la partie droite de son visage. Le combat était sa seule raison de vivre à présent. Il n'avait plus rien et il donna tout ce qu'il avait dans ses combats. Par sa fougue et sa détermination, il arrivait à insuffler une impression d'invincibilité aux autres hommes autour de lui. Cette aptitude fut très vite remarquée par les officiers et il passa au grade de capitaine. On lui attribua un petit régiment d'hommes. Il put prouver maintes fois que cette promotion n'était pas due au hasard. Il y eut également des défaites plus ou moins sévères. Il perdit des hommes mais il tentait à chaque fois de limiter les pertes.

Tout se passa bien jusqu'à la semaine suivante. Les éclaireurs avaient annoncé une bataille facile avec peu de troupes du côté ennemi. L'affrontement allait être rapide et sans problème. Les hommes étaient confiants et prêts à en découdre. Ils annonçaient même leur victoire prochaine. Quand vint le moment de combattre, les informations des éclaireurs se révélèrent être très loin de la vérité. L'armée adverse était bien quatre à cinq fois supérieure en nombre et les encerclait totalement. Malgré sa combativité, Koriym ne voyait pas comment remporter ce combat. Il avait beau envisagé n'importe quelle tactique ou stratégie, celles-ci ne pouvaient pas fonctionner dans leur situation. Son second vint le voir et lui dit :


Chef, ils sont supérieurs en nombre et largement mieux armés que nos hommes. Dans ces conditions, nous ne pouvons espérer la victoire !
Je le sais bien. Je ne vois aucun moyen de remporter cette bataille et une retraite facile n'est plus possible car nous sommes encerclés.
Que faire alors ? Nous allons nous faire massacrer les uns après les autres...
Du calme sergent, ça ne sert à rien de paniquer comme cela ! Les hommes sont suffisamment apeurés, inutile de les effrayer plus qu’ils le sont. Nous n'attaquerons pas les premiers. Cela me donnera un peu plus de temps pour trouver une solution pour nous sortir de cette situation.
Bien mon capitaine ! »

Koriym savait très bien qu'il n'y avait aucune échappatoire à leur situation. Le temps leur était compté, leur adversaire avait dû pousser ses soldats au maximum pour arriver aussi vite et le temps d'organiser l'attaque allait prendre un jour, voire deux maximum.
Deux jours passèrent sans aucune attaque, mais quelques soldats perdirent la tête et tentèrent de fuir, en vain car ils furent abattus directement, ce qui dissuada les autres qui projetaient de le faire. Une atmosphère de peur flottait dans les rangs. Beaucoup se tournaient vers le ciel implorant Dieu de leur venir en aide en ce jour macabre.

Soudain, le raisonnement des tambours ennemis se firent entendre dans la plaine laissant entrevoir la première attaque. Le bruit était sourd, fort et effrayant. Et comme attendu, la première vague de soldats s'abattit violemment sur les hommes de Koriym, qui malgré la peur, étaient près à défendre froidement leur vie. La bataille fut brève, le but de cette vague était d'infliger le plus de dégâts quitte à sacrifier des hommes. Les ennemis périrent presque tous mais emportèrent avec eux bon nombre de soldats. Les vagues ennemies se succédèrent les unes après les autres décimant à chaque fois plus d'hommes. L'herbe verte d'avant la bataille était désormais rouge du sang des morts qui recouvraient maintenant le sol.

Au bout de deux jours de combats intenses, les derniers hommes de Koriym s'effondrèrent devant lui le laissant avec une petite poignée d’hommes bien affaiblis et blessés. Ils avaient tué un nombre incalculable d’ennemis mais il semblait y en avoir toujours plus qu’avant. La mort semblait très proche quand les hommes de l’armée adverse s’écartèrent pour laisser passer un homme en armure et au regard glacial qui s’avança vers les derniers rescapés de l’armée armilyenne. Visiblement, l’homme était le commandant des troupes ennemies et venait voir son rival déchu. Malgré son armure, on pouvait deviner une carrure imposante forgée par un grand nombre de batailles. Il était grand et avait de larges épaules. Sa visière relevée laissait apparaître un visage dur et sévère encadré par une barbe finement taillée. Ces yeux ne laissaient transparaître aucune joie ou pitié, ou encore une quelconque émotion. Le sang de Koriym se glaça lorsqu’il croisa le regard de cet homme et la peur l’envahit petit à petit. Qu’allait-il leur arriver ? Allaient-ils mourir ?

Comme s’il avait deviné ce que les prisonniers pensaient, le commandant sortit de son mutisme et dit :

- Quel courage et quelle ténacité surtout ! Je n’avais jamais perdu autant d’hommes face à aussi peu d’adversaires. Mais toute tentative de résistance était vouée à l’échec avant même le début de la bataille. J’ai plusieurs choix possibles maintenant... Vous tuer sans attendre ou faire de vous des prisonniers et esclaves.... Le choix n’est pas facile !
Tuez-moi dans ce cas ! Je préfère encore mourir en combattant plutôt que devenir votre esclave, la mort paraît bien plus douce !
Quel sens de l’honneur…! C’est une des qualités requises pour être meneur d’hommes, mais actuellement elle ne vous sert à rien...

Koriym savait bien que parmi ses derniers hommes, l’envie de vivre était bien plus importante que l’orgueil et l’honneur.

Je laisse à mes hommes le choix de préférer la vie à l’honneur mais pour ma part, le choix reste le même !
Mais qui a dit que j’allais vous laisser le choix entre les deux ?
Peut-être une once de pitié, sinon à quoi cela aurait-il donc servi de venir voir les derniers survivants et discuter avec moi ?
Pour quelqu’un qui désire mourir, je trouve que vous négociez beaucoup...
Ce n’est pas pour moi que je fais cela, mais pour mes hommes qui ne sont pas encore prêts à mourir de la sorte !
Cette attitude vous honore, mais encore une fois je vous rappelle que je suis le seul à décider de votre sort que cela soit clair !
Oui, c’est très clair. Tuez-moi et prenez mes hommes comme prisonniers !

Contre toute attente, le visage du commandant se décontracta et laissa échapper un ricanement sourd et puissant.

Tu ne manques vraiment pas d’air pour oser réclamer quelque chose alors que ta vie et celle de tes hommes ne dépendent que de mon bon vouloir !
Je n’ai plus rien à perdre, donc je tente.
Ca fait longtemps que l’on ne m’avait pas tenu tête comme cela, d’habitude les perdants ne demandent pas autant de choses. Ton audace me plaît et je dois dire que tu as été un adversaire coriace et valeureux malgré la défaite sanglante qui s’annonçait. Je vais te laisser repartir vivant.
Et mes hommes ?
Conformément à ta demande, tes hommes seront faits prisonniers et seront emmenés avec nous.
Comment ?? Pourquoi me laissez-vous partir alors ?
Pourquoi ?? Pour que tu puisses revenir à la tête de nouvelles troupes pour m’affronter ! J’ai enfin trouvé un tacticien à ma hauteur, je ne vais pas le tuer ou le faire prisonnier. »

Koriym voulut lui rétorquer mais il fut arrêter net dans son élan par son homologue. Sa main était levée pour mettre fin à toute protestation. L’ennemi tourna le dos et s’en alla.

Comment osez-vous partir comme cela?! Je suis Koriym Vesca. Vous dites avoir trouvé un adversaire à votre taille mais quel est votre nom ? Que je sache vers qui je dois tourner ma colère !
Général Kevar de Maelis. Nourris ta haine et viens tenter de nouveau ta chance, j’essaierai d’y aller plus doucement. Et maintenant va-t’en !

Les troupes ennemies se retirèrent lentement laissant le capitaine seul au milieu d’un champ de bataille couvert de cadavres de soldats. Il fulminait, pour qui ce commandant le prenait ? Il n’avait pas demandé de pitié pour lui! Il était là, libre alors que ses hommes avaient été emmenés. Ce maudit Kevar s’était moqué de lui. Après quelques heures, il prit la route afin de retourner à la capitale pour rapporter le déroulement de la bataille. Les jours et les nuits passèrent lentement alors qu’il parcourait tous les jours une quantité impressionnante de lieues. La fatigue le gagnait mais il ne pouvait se relâcher avant d’avoir atteint Kyrelm. Et enfin au bout de 7 jours de marche, il vit les tours du château ainsi que les hauts remparts qui assuraient une protection quasi parfaite en cas de siège.
Il passa par l’entrée Est de la ville, complètement amorphe, ne prêtant pas attention aux regards et questions des personnes qui passaient à coté de lui. Il se dirigeait vers le palais sans vraiment contrôler ses propres mouvements, il connaissait le chemin et ses jambes le portaient. A son arrivée, les gardes étaient très surpris, visiblement sa tenue ne devait pas être très correcte pour se présenter à la Cour. Il n’avait pas jugé bon de passer chez lui pour se mettre dans un état correct, son devoir était primordial comparé à son apparence. Arrivé devant la porte de la salle du trône, il s’arrêta face à un garde.

« Halte là ! Qui es-tu et que veux-tu?
Je suis le capitaine Koriym Vesca et je viens faire mon rapport au Roi. Fais moi annoncer veux-tu?
On ne se présente pas devant le Roi dans une tenue pareille!! Vas te changer et reviens plus tard!! Le Roi n’a pas à supporter la vue d’un officier qui a plus l’air d’un mendiant qu’autre chose.

Koriym l’attrapa au cou, sortit sa dague et la plaça sous la gorge du soldat

« Écoutes-moi bien attentivement... Je viens de perdre toutes mes troupes et de passer sept jours à marcher par vents et pluies, donc je ne suis pas d’humeur à supporter ton zèle plus longtemps ! Annonces moi au Roi et ne m’énerves pas plus compris ?! »

Le garde acquiesça sans broncher et l’annonça à la Cour. Le capitaine s’avança en observant tout de même l’étiquette. La salle du trône était richement décorée, de grandes tentures finement brodées étaient suspendues aux balcons de chaque coté de la salle, l’architecture elle-même avait été travaillée avec de grandes voûtes soutenant un plafond peint, montrant les grandes batailles qui avaient fait la grandeur du royaume d’Armilya. De grandes fenêtres surplombaient l’ensemble et inondaient la salle de lumière. Le sol était fait d’un marbre blanc net et brillant et un grand tapis rouge menait au trône du souverain.

Ce dernier était déjà en discussion avec un militaire dans la fleur de l’âge qui semblait lui dire des nouvelles plutôt inquiétantes.

« Le capitaine Koriym Vesca ! »

Le suzerain détourna son regard pour voir le nouvel arrivant. Le militaire se retourna afin de constater la personne qui venait d’interrompre sa discussion. Il s’agit du capitaine Malvor, un homme de taille moyenne à la corpulence fine, avec un air sec et rude. Il avait les cheveux noirs grisonnants, des yeux marrons et une barbe plutôt bien fournie. Son visage venait de se crisper au moment où il fit face à face avec son homologue.

« Capitaine Vesca ! Malvor venait juste de me dire que vos troupes avaient été décimées et que vous aviez péri avec eux. Vous me voyez rassuré de vous voir encore en vie. »

Le Roi Radek II était le souverain du royaume d’Armilya depuis 40 ans. Il était à l’âge d’or de sa vie et était connu pour sa grandeur, sa justesse et son bon jugement. Il avait des longs cheveux ondulés argentés complétés par une longue barbe qui lui conférait une impression de grande sagesse. Ses traits étaient tirés par les années passées mais ses yeux d’un bleu pâle adoucissaient son visage. Il était vêtu d’une tunique ivoire et son manteau carmin lui couvrait les épaules. Une lourde couronne était posée sur sa tête, mais visiblement elle ne semblait pas si lourde que l’on en croirait. Koriym s’était vu remettre son grade de capitaine par le Roi en personne. Il en avait ressenti un grand honneur.

- La nouvelle est partiellement vraie votre altesse. J’ai perdu la plus grande partie de mes hommes et les quelques survivants ont été fait prisonnier par l’ennemi.
Mais vous êtes là devant moi pourtant... Comment avez-vous réussi à vous enfuir?
Je ne me suis pas enfui, le général adverse m’a laissé en vie et libre pour que je puisse à nouveau mener bataille contre lui. Il n’a eu que pitié à cause de ma défaite.
Détrompez-vous, mon ami ! S’il vous a laissé en vie, c’est qu’il reconnait en vous un grand meneur d’hommes, ce que j’approuve également. Ce n’est pas non plus la première défaite que vous rencontrez donc ne prenez pas cela trop à coeur. Et comme je le dis souvent, « on apprend toujours de ses défaites ».
Vous avez raison votre majesté.

Malvor eut un léger rictus à l’écoute de ce discours. Le Roi se tourna vers lui :

Malvor, seriez-vous suffisamment aimable de nous laisser seuls afin que votre collègue puisse me faire son rapport de mission?
Je pensais rester pour prendre note des points faibles de ce général que je risque d’affronter par la suite et...
Je vous ai demandé de sortir Malvor, je ne veux pas me répéter encore une fois.
Bien votre majesté...

Malvor salua le Roi, tourna le dos et s’en alla. Arrivé à la hauteur de Koriym, il lui lança un long regard. Que lui voulait-il? Il ne lui avait pourtant rien fait. Lorsque la porte se referma, il s’avança et s’arrêta devant le trône.

Maintenant que nous sommes seuls, tu peux me raconter tout en détail.

Le capitaine s’exécuta sur le champ, ne négligeant aucun détail et redonnant la version réelle de la bataille. Le roi Radek l’écoutait avec une grande attention, fronçant les sourcils par moment. Le rapport dura une bonne heure après quoi le roi le remercia et l’envoya chez lui pour se remettre de son périple. Obéissant aux ordres, il se retira du palais et descendit dans le quartier marchand où se trouvait sa chambre. Il n’en pouvait vraiment plus.

Il arriva chez lui, tout était encore dans l’état où il l’avait laissé avant de partir. C’était une simple pièce sous les toits qu’il louait à un des orfèvres du quartier. La chambre était très peu meublée : un lit, une armoire, un modeste poêle qui lui servait à se chauffer les hivers et à chauffer l’eau dont il se servait pour prendre un bain. En temps normal, il aurait d’abord pris le temps de se laver, mais il n’en pouvait plus et s’effondra sur le lit qui émit un grincement sourd. Quel plaisir de pouvoir s’arrêter et ne rien faire! Koriym dormit ainsi pendant trois jours d’un sommeil profond, des souvenirs des jours passés lui revenaient en tête puis s’effacèrent pour laisser place à d’autres plus lointains encore. Lorsqu’il se réveilla, il était assis sur son fauteuil, les poignets et le torse attachés au dossier. Son regard fit le tour de la pièce mais ne vit personne autour de lui. Que faisait-il attaché là? Il ne comprenait pas. Le temps passa et après un long moment qui sembla être une éternité, la porte d’entrée s’ouvrit laissant place à plusieurs hommes vétus de longues capes munies de capuches qui masquaient leurs visages.

Ils étaient cinq. Les quatre premiers étaient des hommes de main car ils vinrent chacun se positionner autour de leur prisonnier et le chef se trouvait en face de lui. Pendant plusieurs minutes, personne ne dit mot, mais soudain le chef se décida à parler :

Tu ne me facilites pas la tâche décidément... J’avais pourtant tout organisé pour que tu y laisses ta vie, mais visiblement, je n’ai pas été suffisamment prudent. Quel idiot ce Kévar, pourquoi a-t-il fallu qu’il te laisse la vie sauve ? Je lui ai donné l’occasion de tous vous tuer avec ces faux rapports d’éclaireurs...
Comment cela de faux rapports ? Mais qui êtes vous à la fin ? Que vous ai-je fait ?
Tu es trop dérangeant, trop bon justement donc tu dois mourir...
Comment ça je dois mour....

Finalement cette voix lui revenait, une voix familière qu’il connaissait. Ses yeux se durcirent immédiatemment et fixa son aggresseur.

Malvor, sale traître, qu’est-ce qu’il vous arrive? Séquestrer son homologue et le menacer de mort, savez vous combien cela va vous coûter quand je serai libre ?!
Libre? Ça tu le seras, mais quand les gardes sauront que tu as tenté d’assassiner le Roi avec des complices, je pense qu’ils te reprendront très vite ta liberté.
Je n’ai nullement l’intention de tuer le Roi. Cette idée ne me viendrait même pas à l’esprit.
Ohh ! Mais si tu vas le faire ! Des témoins dans le palais vont même te voir. Je pense que la hache se rapproche petit à petit de ton cou, mon frère.
Pourquoi ? Pourquoi cette haine et surtout cette volonté de me tuer?
Pour une simple raison: tant que tu seras vivant, je serais toujours le raté et le larbin du roi. J’aurais pu être général à l’heure qu’il est. Mais tu es arrivé et tu as commencé à récolter tous les lauriers de la gloire en ne me laissant que les miettes. Mais une fois exécuté, tu ne me feras plus obstacle et je pourrais de nouveau avoir la gloire et la richesse.
Tu n’as donc aucun honneur ? Sale lâche ! Si tu crois sincèrement que je vais me laisser tuer comme cela sans réagir, tu rêves !!
Nous verrons ça demain... Bon, je te laisse. J’ai une dernière réunion avec le Roi avant que tu ne l’assassines.

Malvor sortit de la pièce suivi de trois des quatre hommes. Le dernier prit une chaise et s’assit sur celle-ci dans le coin de la pièce. Il sortit un couteau et commença à s’amuser avec, jetant un coup d’oeil de temps en temps au prisonnier. Koriym était nerveux, il fallait qu’il se libère de ses liens à tout prix. Sa vie et son avenir en dépendait. Il essaya de se délier les mains mais sans succès. Il n’abandonna et réessaya autant de fois que possible. Les heures passèrent longuement, les mercenaires se succédèrent pour garder le capitaine. La nuit arriva très vite et Koriym décida de dormir un peu. Il devait regagner des forces pour tenter de détacher ses liens.

Les rayons du soleil à travers les carreaux de la fenêtre le réveilla le lendemain matin. Le dernier mercenaire qui le suveillait la nuit, avait laissé sa place à son collègue, qui luttait désespérement contre l’envie de prolonger sa nuit visiblement trop courte. Il n’avait pas l’air dégourdi ni très attentif au prisonnier qu’il devait surveiller. C’était le moment ou jamais de réussir. Les heures passées à essayer de nouer ses liens avaient permis de détendre un peu les cordes qui lui bloquaient les poignets. Encore un petit effort et il y était presque. Il sentit enfin ses mains sortirent des cordes au bout de quelques minutes, puis jeta un oeil sur le garde. Ce dernier s’était finalement endormi, il n’avait rien vu du tout. Soulagé, Koriym se libéra rapidement et silencieusement. Il ne fallait pas réveiller l’homme alors qu’il était totalement sans arme. Ses liens tombèrent au sol, ses jambes étaient encore engourdies, mais il se déplaça jusqu’à son lit et s’abaissa. Il souleva une latte de bois branlante à peine sous son lit, passa la main dans la cache et en sortit une épée courte. Il remit la latte et se dirigea vers le mercenaire à pas de velours. Il avait la vie de l’homme au bout de son épée, mais il n’était pas un assassin et pourtant cela serait un obstacle en moins dans sa course au sauvetage du Roi. Il finit par assener un coup violent sur la tempe avec la garde de sa lame. L’homme tomba comme une masse contre le sol, assomé.

Soudain venant de l’extérieur, Koriym entendit des hurlements. Il se précipita à la fenêtre, l’ouvrit et chercha d’où venaient les cris. Un homme courrait dans les rues en s’égosillant

« On a essayé d’assassiner le Roi! On a essayé d’assassiner le Roi!! Il est blessé!! Il est blessé!!»

Les gens paniquaient à la suite de cette annonce, le désordre était complet. Maudit Malvor, il avait exécuté son plan, il fallait qu’il se rende au palais pour plaider sa cause et connaître l’état du Roi. Il ouvrit la porte et commença à s’engager dans l’escalier qui donnait directement dans une petite ruelle à l’arrière de l’orfèvrerie. Mais il s’arrêta net lorsqu’il vit Malvor en bas de l’escalier. Il était accompagné de cinq mercenaires visiblement mitigés de leur demi-succès. Ils s’apprêtaient à monter sur les premières marches lorsqu’ils remarquèrent Koriym figé.

« Il s’est échappé!! Bande d’abrutis !!! Vous allez rester longtemps comme ça sans bouger? Attrapez-le immédiatement !!! Tu ne peux pas t’échapper. La nouvelle se propage et tu en es le héros !»

Alors que les hommes de main commençaient à monter, le capitaine sauta sans réfléchir sur eux. Il se retrouva en bas en quelques secondes au dessus des mercenaires qui s’étaient totalement écroulés sous le poids qui venait de leur tomber dessus. Il se releva et fit face à Malvor qui tenta de le frapper à peine relevé, sauf qu’il ne s’était plus battu depuis un moment et ses mouvements étaient plus lents. Cela permit au jeune gradé d’esquiver et de retourner le coup contre lui grâce à une clé de bras.

Je te passerai bien par le fil de ma lame, sale traître, mais j’ai besoin que tu sois en vie pour prouver mon innocence. Cependant, je te promets que si mon intégrité est prouvée, je me ferai un plaisir de mettre fin à ta misérable vie de cloporte !
Tu peux dire ce que tu veux, mais je doute que tu aies le temps de prouver quoique ce soit. Le Roi est gravement blessé et il ne reprendra pas connaissance avant un bon moment. Donc je doute que l’état major choisisse d’attendre son réveil. Tu seras décapité dans les 24h et j’aurai droit à ce que je désire.
Je vais m’en aller pendant quelques temps dans ce cas et je reviendrai une fois le Roi rétabli.
Tu crois sérieusement que je vais te laisser partir sans lancer mes hommes à tes trousses? Tu es naïf, je ne vais pas...»

Il n’eut pas le temps de finir, il venait de se prendre un violent coup sur l’arrière de la tete. Sans plus attendre, Koriym s’en alla aux écuries pour récupérer sa monture. Il était maintenant impossible de se rendre au palais à moins d’être suicidaire. Il ne lui fallut que quelques minutes pour les atteindre. Par chance -si on pouvait qualifier cela de chance-, il n’avait pas pris avec lui son équipement qui était resté avec son cheval. Il le sella et attacha son équipement avant de monter.

« Arti, on s’en va, au galop! Les prochains jours risquent d’être longs et pénibles!»

Il eut pour réponse un hénissement aigu puis le cheval sortit de l’écurie mené par son cavalier. Les rues étaient encore bondées, les habitants perturbés courraient un peu partout. Le capitaine avait pris le soin d’enfiler sa cape et mis la capuche sur sa tête afin de se dissimuler. Il ne fallait surtout pas se faire repérer. Il arriva à la porte Nord, celle qui devait être la moins gardée. Effectivement, il n’y avaient que deux gardes, mais passer n’allait pas pour autant être plus simple. Il ne pouvait pas rester plus longtemps sans rien faire, il devait tenter de passer. Deux gardes n’ayant pas d’entraînement ne devraient pas être trop gênants à effacer pour un épéiste comme lui. Il décida donc de s’avancer. Il arriva au niveau des deux hommes qui serrèrent leur lance.

Désolé mais vous ne pouvez passer! Ordre du capitaine Deliel !
Je suis le capitaine Vesca et je dois passer. Ecartez-vous !
Non, vous ne pouvez passer, je viens de vous le dire. Vous n’avez qu’à revenir demain !
Soldat, à ce que je sache, Deliel est mon égal et vous n’êtes pas gradés. Vous vous voulez être accusés pour refus d’obéissance aux ordres d’un supérieur ? Vous voulez vous retrouver avec les prisonniers dans les geoles ?
Non... non... non ! Passez mon capitaine !
Je préfère ça, soldat ! Ne vous avisez plus de discuter les ordres !

Les lances s’écartèrent pour laisser le passage. Koriym mena doucement son cheval jusqu’à être définitivement sorti de la cité. Il n’y croyait pas, il était passé! Les nouvelles ne circulaient pas aussi vite que cela et c’était tant mieux. Il avait vraiment eu de la chance de choisir cette porte pour s’enfuir. Maintenant en direction du Nord, il fallait qu’il rejoigne le bourg de Volchi le plus vite possible. C’était un lieu de rendez-vous connu de contrebandiers, voleurs en tout genre. Une fois là-bas, il pourrait se mêler à la population un temps avant de retourner à la capitale. Il ne mit que deux jours pour y arriver : Volchi n’était guère loin de Kyrelm. Il déposa sa monture aux écuries avant de se rendre à l’auberge, il la désella et s’en alla. Le repas à l’auberge venait à point, Koriym avait très faim et fallait reprendre des forces au cas où il aurait besoin de se battre. Il monta ensuite dans la chambre qu’il avait loué et tomba sur son lit mort de fatigue.
Les rayons de soleil passèrent à travers le fenêtre le lendemain matin et vinrent le réveiller. Il se leva et décida qu’il fallait retourner au palais et révéler la traitrise de Malvor. Mais en arrivant aux écuries, il eut la mauvaise surprise de tomber nez à nez avec les mercenaires qui l'avaient traqué.ils le remarquèrent immédiatement et foncèrent sur lui à épées tirées. Heureusement il avait gardé sur lui son épée courte et accueillit les cinq hommes comme il se devait. Il enchaina feintes et coups d'estoc. Heureusement pour lui, ces idiots n'étaient pas coordonnés, cela lui permit de s'en tirer sans aucun problème. Après quelques passes bien placées, il réussit à mettre à terre ses assaillants et fonça seller son étalon qui semblait légèrement tendu. Une fois fait, il partit aussi vite que possible.
Il décida de prendre direction plein Nord, il traversa les grandes plaines sans s'arrêter. Il n'avait pas tué les mercenaires donc ils allaient surement se lancer à sa poursuite. Et au bout de plusieurs jours et nuits, il atteignit enfin la colline d'Erym.


« Dis donc, je n'arrive pas à croire que tout cela ait pu m'arriver en si peu de temps... Tu arrives à y croire toi, Arti? »

Le cheval hennit faiblement ce qui voulait probablement signifier que ce dernier s'était endormi et venait d'être tiré de son sommeil.

« D'accord, je te laisse dormir tranquillement. Je crois même que je vais faire de même, une nuit de sommeil ne nous fera pas de mal. »


Sur ces mots, Koriym s'endormit, se laissant porter dans les bras de Morphée. Mais ce repos fut de courte durée, des cris retentirent de l'autre coté de la colline et le réveillèrent. Il se leva d'un bond, le bruit et les cris des hommes laissaient comprendre qu'ils étaient plus nombreux qu'à Volchi. Il sortit du bosquet et monta sans bruit jusqu'au sommet de la bute. Les cris venaient du chef des mercenaires mais ils n'étaient plus cinq, mais une bonne vingtaine. La situation se gâtait, gérer cinq était encore possible, mais vingt relevait de l'inimaginable.

« Cherchez moi ce fuyard! Il ne devrait pas se cacher bien loin, il ne pourra plus s'échapper à présent! »

Une des brutes scruta tout autour de lui et sembla regarder fixement la bute. L'avait-il remarquer? Pas sûr. Les herbes étaient assez hautes, il ne pouvait pas l'avoir vu.

Chef! Du haut de cette colline, on pourrait certainement l'apercevoir!
Bonne idée, Dumoc, tu peux y aller prend deux trois hommes avec toi.
Bien chef, vous trois là! Avec moi!

Ils s'engagèrent rapidement vers la bute. Surpris et pris dans ses réflexions, Koriym ne remarqua pas immédiatement les hommes se venait dans sa direction. Mince, se dit-il, ce n'était pas le moment de s'égarer. Il se leva et commença à courir vers le bosquet, mais il avait trop tardé et les mercenaires étaient déjà au sommet.

Chef! Il est de l'autre côté de la bute, il va se réfugier dans un bosquet! Venez vite!
C'est bien! On va l'attraper! Tout le monde à cheval!

La situation était tendue, il avait été repéré et il ne pouvait espérer fuir sans être rattraper. Le combat était envisageable mais les chances de victoire avoisinées le zéro. Koriym regarda autour de lui, à part des arbres dans ce bosquet, il n'y avait rien. Pas tout à fait rien, il y avait un autel de culte recouvert de végétation, il semblait très ancien vu son état de conservation. Il n'avait pas du être utiliser depuis un moment. Mais le capitaine n'avait guère le temps de s'attarder sur ce vestige. Déjà les hommes de main se trouvaient à l'orée du bosquet.

« Il est cerné!! Il ne pourra pas s'échapper cette fois!!»

Koriym se dit alors que sa fin était venue, mais il ne partira pas seul. Il était en garde quand sa vue se troubla subitement. Que m'arrive-t-il? Se disait le capitaine. Puis un bourdonnement dans les oreilles le mit à genoux. Mais qu'est-ce qu'il se passe?

As-tu besoin d'aide Païen?
Quoi? Mais qui me parle? Je deviens fou?
Répond à ma question! As-tu besoin d'aide pour sauver ta pauvre vie, Païen?
Oui... Oui j'ai besoin d'aide!
Qu'il en soit fait selon ta demande!

La voix s'estompa et le sol se mit tout à coup à trembler. Les assaillants commencèrent à paniquer et cherchèrent d'où pouvait provenir ce tremblement. Puis sans prévenir, une racine sortit du sol et agrippa un des mercenaires, puis l'entraina dans le sol. Les autres, apeurés, tentèrent de s'enfuir, mais d'autres racines transpercèrent le sol et s'emparèrent d'eux. Ils eurent le même traitement que leur acolyte. Tous moururent dans des cris abominables de terreur. Lorsque les dernières phalanges disparurent, la terre s’arrêta de trembler.
Koriym n’en revenait pas, il était en vie et tous ses poursuivants venaient de mourir dans des conditions plus qu’étranges. Et cette voix, celle qu’il avait entendu quelques minutes plus tôt, avait-elle vraiment un rapport avec ce qui venait de se passer. On aurait dit une voix de femme, froide et hautaine, lointaine mais forte. À qui appartenait-elle?

« Ton souhait a été réalisé! Ta misérable vie est sauvée! »

Encore cette voix!! Mais d’où vient-elle? Koriym se retourna dans l’espoir d’apercevoir le propriétaire de cette voix. Personne! Pas la moindre trace de vie.

Qui es-tu? Où es-tu?
Ne me tutoie pas, misérable! Tu ferais mieux d’être reconnaissant envers moi!
Qui êtes-vous? Et où êtes-vous?
Je n’ai pas à te dire mon nom, tu ne le mérites pas. Et je ne me montre pas aux païens.
Comment pourrais-je être reconnaissant envers quelqu’un qui n’a pas de nom et que je ne vois pas?
En ouvrant ta bouche et en disant « merci d’avoir sauver ma pauvre vie».
Pas avant de vous avoir vu et de savoir qui vous êtes.

Koriym était tendu, c’était risqué de provoquer cette entité qui venait de tuer une vingtaine d’hommes en même pas quelques minutes, mais il devait savoir. À son affirmation, un rictus cynique se fit entendre, suivi d’un rire à glacer le sang.

« Je suppose que je peux te le dire et te révéler mon apparence…»

Le capitaine observait autour de lui et son regard se focalisa inconsciemment sur l’autel, il se sentait attirer par lui. Quand tout à coup, une vapeur verte s’en échappa et tout doucement une silhouette se forma sur lui. Au bout de quelques secondes la fumée laissa place à une magnifique jeune femme. Elle avait de longs cheveux noirs et ondulés, encadrant un visage plutôt normal avec des yeux verts et profonds. Elle avait une silhouette gracieuse avec des formes harmonieuses révélées par une robe ondulante, longue, verte décorée de feuilles.

Cela te convient mieux comme cela?
Oui ça va mieux, mais je ne connais pas votre nom?
Ce n’est pas à moi de me présenter en première. Je me suis déjà montrée à toi! Dit-elle en fronçant les sourcils et d’un air boudeur.
Capitaine Koriym Vesca. À vous maintenant!
Je m’appelle Chiy’mia, je suis l’esprit de la Forêt et de la Nature.
Merci de m’avoir sauver, je vais pouvoir aller plaider ma cause auprès du Roi pour être innocenter. Je vais me retirer maintenant et vous laissez tranquille.
Tu ne veux pas rester avec moi ici? Dit-elle d’un air déçu
Non, je m’excuse, mais j’ai des choses importantes à faire

Que signifiait cette question? Cet esprit était vraiment étrange. Il se retourna et se prépara à partir lorsqu’une racine sortit et lui agrippa le cheville. Il essaya de s’en défaire mais elle ne céda pas.

Que se passe-t-il? Pourquoi m’empêchez-vous de m’en aller?
Tu m’as permis de sortir de ma prison de pierre en entrant dans ce bosquet et tu me laisses après t’être servi de moi pour échapper à la mort. Je ne peux accepter cela et tu vas payer pour cela!

Koriym sentit alors un frisson lui parcourir
Je ne comptais pas me servir de vous et je pourrai toujours revenir une fois ma mission finie.
Tous les humains disent ça et ne reviennent jamais! Non tu seras puni pour les autres, même si tu étais le plus attirant de tous. Tu seras enfermé dans cette forêt sans pouvoir t’en échapper et cela pas avant qu’une âme pure ne vienne te libérer en touchant cet autel!
Non!! De quel droit pouvez-vous faire ça? De plus, quelle forêt? Ce n’est qu’un bosquet et surtout quasiment personne ne passe par ici. Je ne veux pas être votre prisonnier.
Un bosquet? Tu en es sur?

Le sol se mit tout à coup à trembler sous les pieds de Koriym. Qu’est-ce que cela voulait dire? Qu’allait-il de nouveau se passer? La réponse à cette question ne se fit pas attendre. Un nombre incalculable d’arbres sortit du sol tout autour du bosquet, le transformant en une forêt dense et sombre. L’autel était désormais au centre de cette dernière. Koriym se retourna alors vers la femme, elle était en train de réciter une incantation. Le capitaine ne se sentait pas bien du tout, mais soudain à la fin de l’incantation, une sensation étrange le traversa de part en part. Il la regarda alors apeuré

Voila la forêt dont je te parlais! Tu es également maintenant dépendant de cette forêt donc si tu tentes d’en sortir sans qu’une âme pure t’aie libéré, tu mourras. En revanche, ta vie continuera tant que personne ne t’aura libérer!
Vous êtes totalement folle. Rendez-moi ma liberté immédiatement!! Vous n’avez aucun droit de faire cela. Désenvoutez-moi ou je vous tue!!
Me tuer? Tu es présomptueux. Calme toi un peu ce n’est pas si terrible...
Maudit esprit, libère moi tout de suite. Tu n’es qu’une vipère, laide et horrible!
Ça suffit!! Je ne supporte plus ton insolence! Je ne comptais pas te punir plus, mais après ces insultes, j’ai changé d’avis. Tu seras donc transformé en animal! Si tu souhaite récupérer ta forme humaine, il te faudra venir à moi quand tu seras libéré de cette forêt et venir t’excuser.
Quoi!?? Il n’en est pas question. Pauvre folle! Je ne te ...

Il n’eût à peine le temps de s’exclamer, que l’esprit marmonna une incantation, puis une fois finie la silhouette s’effaça et Koriym put entendre tout bas

« Bonne chance et viens à moi quand tu seras libre»

Koriym sentit alors son corps fondre littéralement et changer de forme. La panique s’empara de lui et dans un dernier moment dans sa forme humaine, il laissa un dernier cri retentir dans toute la forêt et dans les alentours qui se mua en un hurlement animal.

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DtK
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Lun 12 Juil - 21:07

OMG Super long O_o
J'le lis dès que j'en ai l'occasion et le temps et j'te donne mon avis ^^
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Mar 13 Juil - 7:36

Merci c'est le premier chap du livre que j'écris donc oui c'est long ^^
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Sam 17 Juil - 19:36

Alors Dtk j'attends ton avis ^
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Sam 17 Juil - 20:34

il est parti en vac.
je le lis demain si tu veux et je te donne un commentaire.


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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Sam 17 Juil - 20:37

Bon j'ai tout lu, je vais faire un récit assez complet de ce que je pense.

Tout d'abords les schémas de présentation sont bien respectés, et les personnages entrent en scène parfaitement, on se laisse rapidement emporté dedans, j'ai déjà visualisé plusieurs scènes et personnages.

La fin m'a un peu surpris, mais je me dis que c'est qu'un prologue et que finalement c'est assez normal de trouver un "inconvénient" au héros, si il pouvait juste retourner voir le roi et finir innocenté ce serait une histoire pas très palpitante. J'ai bien aimé aussi la façon dont tu as coupé la trame chronologique, présent, passé, présent, je trouve que ça rythme bien le roman.


Donc je vais attendre la suite, si elle arrive a être aussi bien le pari sera gagné. Bonne chance.
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Dim 18 Juil - 7:21

Cosmoss a tout dit à part que j'aime bien ce que tu as posté pour le moment ^^
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Sam 2 Juil - 22:06

Suite:

Chapitre I


Depuis de nombreux siècles, le royaume d’Armilya est en guerre avec ses voisins. Des guerres qui ne cessent de décimer les populations. Les glorieuses années de paix étaient révolues depuis des temps immémoriaux et ont laissé place à des années de désespoir, de famine et de pauvreté. C’est à cette époque que le clergé prit une place importante et agrandit alors ses rangs avec des femmes et des hommes brisés cherchant un espoir dans le divin. De plus, la majorité des anciens prêtres mourrait et il fallait les remplacer le plus vite possible.
C’est ainsi que Maerion se retrouva sur les routes pour prendre la suite d’un prêtre décédé récemment dans le petit village de Erylm. Le jeune prêtre venait de rentrer dans les ordres et on lui avait déjà attribué un poste dans les provinces nord du royaume. Les dernières années n’avaient pas été agréables pour lui et il avait choisi cette voie pour occulter ces souvenirs. Il venait de fêter son trentième automne et aucun signe de vieillesse ne marquait cet homme de petite taille aux épaules larges et épaisses, au visage rond aux yeux bruns. Il avait un aspect bourru mais d’une gentillesse énorme.

Le chemin pour atteindre le village était long. Cela faisait déjà une semaine qu’il était en chemin, faisant des pauses et des arrêts dans les auberges qui bordaient la route des caravanes du Nord. Autrefois, cette route était une voie de trafic important beaucoup de marchands l’empruntaient pour se rendre à la capitale pour faire affaire. Depuis la route n’est guère plus fréquentée que par des paysans ou de simples voyageurs. Il lui fallut encore une dizaine de jours avant d’apercevoir Erylm au loin. Une gène au niveau de la gorge commença apparaitre à mesure que la distance se réduisait, le stress montait doucement en lui. Comment allait-il être recevoir? Serait-il à la hauteur de la tâche qui l’incombait? Oui bien sur qu’il y arriverait, plus au-cun échec n’était permis. La gène disparut alors doucement et il commença à se demander comment il allait débuter à son poste. La bonne humeur le gagnait mais celle-ci retomba immédiatement à l’entrée du village.

Devant ses yeux se dressait un paysage de pauvreté et d’abandon. De part et d’autre de la route se trouvaient de petites cabanes biscornues en bois couvertes d’un toit en paille dont la fragilité était évidente. Une grosse bourrasque aurait vite fait de balayer ces habitations. Des barrières en bois avaient été vulgairement installées pour délimiter les terrains qui n’étaient guère différent d’une mare de boue. Les villageois s’accordaient avec leurs demeures, abimés par le travail et la fatigue. Tous regardèrent le jeune prêtre avançait dans le village sans pour autant le saluer. Maerion se sentait légèrement mal à l’aise, le spectacle qui s’offrait à lui le révolter au plus haut point, mais que pouvait-il faire? Rien visiblement à part leur apporter un peu de réconfort par la prière. En face de lui, surplombait ces habitations sur la colline se nichait l’église du village; elle n’était pas très grande mais suffisait amplement pour le nombre de villageois. La colline avait l’air imposante, derrière elle se trouvait une forêt sombre, peut-être cela était du au fait que le temps était grisonnant.
Il s’engagea alors sur le petit sentier qui rejoignait l’église lorsqu’un vieil homme à l’air fou déboula devant lui. Son regard était fou, comme s’il était possédé et le reste de son visage montrait une joie non dissimulée, ni contrôlée.

- Vous êtes là! Vous êtes enfin arrivés pour nous sauver!
- Bien le bonjour mon brave. Je ne sais pas si remplacer votre ancien prêtre va vraiment vous sauver mais ...
- Non! Non! Nous sauver de l’esprit maléfique qui vit dans la forêt.
- Un esprit? Dit-il de manière sceptique
- Oui, il vient même me rendre visite les nuits. Il entre dans ma tête et me parle.
- Mais bien sur mon ami. Et il vous parle beaucoup?
- Non, enfin cela dépend des .....

Soudain sans signe d’alerte, il se mit à crier et partit en courant, paniqué. Décidément ce premier contact avec ses futurs paroissiens commençait bien... Il continua son chemin en se demandant si tous les villageois étaient dans le même état que ce vieillard. La pauvreté et la misère rendait-elles les gens fous? Le petit sentier qui l’amenait à l’église était raide et accidenté, mais on dessellait ça et là quelques pavés abimés au milieu de la terre, qui indiquait qu’à une époque, ce chemin était entièrement pavé et en bon état.
Arrivé au sommet de la butte, Maerion remarqua qu’un homme l’attendait sur le parvis du bâtiment.
Il était grand, maigre et sec, il devait avoir une cinquantaine d’années à vue d’oeil, ses cheveux poivre et sel et les rides sur son visage traduisant son âge. Son visage était inexpressif et fermé, aucune émotion n’apparaissait. Il avait l’air très austère.

- Bonjour mon Père, je suis le père Maerion. J’ai été envoyé pour remplacer le défunt père Olmis.
- Bienvenue à vous mon ami, je suis le Père Albram, dit-il plus décontracté à présent, je dois vous avouer que je m’attendais à quelqu’un d’un peu plus...
- Vieux?
- Oui c’est cela. J’ai pu voir qui vous avez été abordé par le vieux Kaldrön! Il vous a surement raconté ses élucubrations habituelles avec un esprit malin qui vient lui rendre visite.
- Oui, ça m’a un peu décontenancé. Est-il aliéné?
- Je ne peux vous dire, il n’y a guère d’hommes de médecine dans cette province reculée. Bon entrons, je vous prie mon frère! Il ne fait guère assez chaud pour rester dehors.

Ils entrèrent tous les deux dans l’église et dès que la porte fut fermée, le froid laissa place à une agréable douceur. Maerion se sentit comme dans un cocon, lui qui avait passé ces dernières semaines à marcher dans le froid hivernal.
Il regarda ensuite plus attentivement le lieu dans lequel il allait vivre les prochaines an-nées de sa vie. L’église qui semblait plutôt petite et austère de l’extérieur, se révéla ac-cueillante et malgré tout de bonne taille. La nef centrale comportait une dizaine de tra-vées de bancs, qui était éclairée par trois vitraux de chaque coté de la nef. Ces derniers n’avaient pas été nettoyés depuis un certain temps. Il faudra le faire se dit le jeune prêtre. Une petite coursive se trouvait au niveau des vitraux, surement l’architecte avait-il prévu qu’il allait falloir les nettoyer par la suite?
S’ensuivit ensuite un choeur arrondi où se trouvait un autel en pierre sculpté où Maerion allait officier. Le mobilier était simple et épuré, pas de dorures les enjoliver. Le choeur était éclairé par trois grands vitraux et il donnait sur l’Est. De chaque coté, des échelles menaient vers les coursives et dans le fond du choeur sur la droite, une porte apparaissait derrière un rideau rouge.

- Quelle est donc cette porte là-bas?
- C’est la porte qui mène vers la petite chapelle et vers vos appartements. Ce sont pas des appartements luxueux mais ils ne sont pas dépourvus de confort malgré tout.
- Merci mon père.
- De rien! Si vous le voulez bien, je vais vous expliquer sommairement les fonctions qui vous sont attribuées. Tout d’abord, vous devrez faire un office en fin de semaine comme vous devez vous en douter. Il y aura également des offices de mariage et d’enterrement, pour les enterrements, Kunrik le forgeron occupe la fonction de fossoyeur. À vous de prendre contact avec lui. Ensuite il risque d’y avoir beaucoup de consultations car les habitants d’Erylm se croient constamment en faute et donc viennent régulièrement implorer Rodra, notre dieu bien-aimé de leur accorder son pardon. Et effectuer des compte-rendus sur vos activités tous les semestres. Un émissaire envoyé de Kyrelm viendra prendre connaissance de ces informations tous les six mois. Voilà grosso-modo les fonctions qui vous incomberont ces prochaines années.
- Beaucoup de choses à faire! Pourrais-je vous poser une question?
- Bien entendu! De quoi s’agit-il?
- J’apprécie beaucoup de pouvoir un potager, un lopin de terre serait-il disponible?
- Pour ça, oui. Le père Olmis, paix à son âme, était un amoureux de la terre et du travail paysan, il cultivait différents légumes derrière l’église mais avec l’âge, il s’est contraint à laissé son jardin à l’abandon. Il était également un grand érudit, il a acquis une bibliothèque assez conséquente comme vous pourrez le constater en entrant dans la chapelle.
- Intéressant! Je vous remercie père Albram.

Maerion contemplait tout le bâtiment en appréciant alors la quantité de travail qui l’attendait pour remettre cette paroisse dans un état «décent» avant de pouvoir faire son premier office. Il avait aperçu un lavoir, ainsi qu’un puit en traversant le village. Il pourrait y trouver l’eau dont il aurait besoin pour le nettoyage. Une légère toux attira de nouveau son attention vers son confrère.

- Je m’excuse d’interrompre vos pensées, mais il est temps pour moi de vous laisser. Ma tâche était de vous remplacer jusqu’à votre arrivée et de vous informer sur vos tâches et obligations. Ma tâche est donc à présent finie.
- Si je puis me permettre de vous le demander, qu’allez-vous faire à présent?
- Eh bien, je pense retourner à Kyrelm. Le grand prêtre du temple attend mon retour pour m’envoyer sur une nouvelle mission. Je n’ai pas beaucoup le temps de me fixer à un endroit précis.
- Je vous plains mon père, je suis venu du Sud du royaume et le temps actuel n’est pas propice au voyage. Le froid s’insinue même à travers les vêtements.
- Que voulez-vous? On me donne des ordres, j’obéis. Bon je vais aller pren-dre mes bagages et je vais entamer mon retour vers la capitale.

Le prêtre partit vers la chapelle et en revint avec un balluchon sur l’épaule. Il avait revêtu une longue cape de voyage. Maerion l’accompagna jusque sur le parvis de l’église où ils échangèrent une poignée de main après quoi le père Albram s’en alla. Au bout d’une trentaine de minutes, l'ecclésiaste ne représentait plus qu’un point sur le paysage. Il ferma les portes et emporta ses affaires dans les appartements qui étaient siens maintenant. Il passa par la chapelle sans vraiment faire attention à son contenu et passa directement à sa chambre en empruntant la porte à sa gauche dans la pièce. Ses yeux se posèrent de suite sur un lit simple drapé avec un gros duvet et un oreiller à l’air moelleux, il était contre le mur en face de la porte. Le reste du mobilier était semblable à celui de l’église, une grande armoire, un bureau d’études, une table de chevet et une grosse malle, tous en bois vulgairement sculpté. Mais il ne s’attarda pas sur ces détails, il lâcha son sac au sol et tomba sur le lit. Il ne prit pas le temps de se changer, le sommeil l’emporta sur sa résistance.

Maerion se réveilla le lendemain matin, c’était la meilleure nuit qu’il avait passé depuis des semaines. Plus de nuits couché à même le sol, plus de vents froids, c’était bien terminé. Il se leva et entreprit de se débarbouiller, par chance le père Albram avait laissé un pichet d’eau et une vasque à sa disposition sur la table de chevet. Il se lava succinctement et puis se rhabilla. Puis une chose lui vint à l’esprit, un avertissement que son confrère lui avait donné avant de partir.

«Je tiens juste à vous donner un dernier conseil pour vous qui n’êtes pas de la région: Ne vous aventurez jamais dans la forêt de ce village ! Je sais que ça peut être idiot et même incompatible avec notre rang de prêtre, mais n’y allez surtout pas! Beaucoup d’histoires et de rumeurs courent sur cette forêt depuis des centaines d’années. Père Olmis m’a confié avant de mourir qu’un esprit hantait cette forêt, mais était-ce un délire qui précéda sa mort ou la vérité? En tout cas, cette histoire est même arrivée aux oreilles du grand prêtre de Kyrelm! »

Quelle croyance bizarre pour un homme d’église, se dit-il. Comment un homme sain d’esprit pouvait-il croire à de tels choses! Enfin bref, il entreprit de jeter un coup d’oeil à la chapelle. C’était une grande pièce rectangulaire, à peu près quatre mètres sur cinq, à droite se trouvait la porte qui donnait sur l’église, de même qu’une grande étagère sur laquelle se trouvait les différents objets qui servaient lors des divers sacrements. Au centre de la pièce, il y avait une table encadré par de simples chaises. À gauche se trouvait une grande fenêtre qui éclairait la pièce et le long du mur qui séparait sa chambre de la chapelle étaient disposés de grands bahuts dans lesquels le père Olmis stockait ses vivres. Il en restait une bonne quantité. Et enfin en face de lui, il put observer la bibliothèque que son prédécesseur avait pu remplir avec les années. Des étagères qui couvraient le pan de mur entier, étaient entièrement pleines de grimoires, livres et de parchemins. Maerion était stupéfait par la quantité d’ouvrages qu’il avait devant ses yeux.
Il se dit qu’il allait avoir de la lecture quand il n’aurait rien à faire. Mais il s’arracha à cette contemplation, il avait du travail. Il prit un petit déjeuner léger et entreprit de trouver des seaux pour commencer le nettoyage du bâtiment. Il en trouva deux dans un petit cagibi ainsi que de vieux chiffons et d’un balai. Il était bien déterminé à entamer son ménage, muni de ses seaux il sortit de l’église et se dirigea vers le lavoir du village, qui se situait à égale distance de la forêt et du village. Ce n’était pas rassurant du tout contenu des avertissements reçus à plusieurs reprises.

À mesure qu’il se rapprochait du lavoir, il voyait les villageois affairés dans leurs champs pour les semailles de l’hiver, les femmes se trouvent sur les toits, surement s’occupaient-elles de réparer les toitures? Au niveau du lavoir, il remarqua qu’une jeune femme à peine sortie de l’adolescence lavait son linge. C’était une jeune femme de taille moyenne et à la corpulence fine vêtue d’une robe noire rapiécée, elle avait de longs cheveux blonds ondulés, encadrant un visage fin et un nez aquilin.

« Bonjour ma fille, désolé de vous déranger. Je me présente, je suis le père Maerion, je viens remplacer le défunt père Olmis.»

Elle leva la tête dévoilant de grands yeux bleus pâles d’une profondeur et d’une tristesse indéfinissable qui laissa le prêtre dans un état de transe.

- Bonjour et bienvenue à vous mon père. Au village, les gens m’appellent Ellane.
- Un bien joli prénom ma fille.
- Merci beaucoup mon père

Elle se releva légèrement pour arranger sa robe et l’ecclésiaste put remarquer un ventre légèrement rebondi, qui n’était pas le résultat d’un excès de poids mais d’un événement à venir. Il le savait que trop bien, il avait déjà vu sa femme être dans cet état là.

- Ma fille, je vous félicite!
- Pourquoi donc mon père?
- Il me semble que vous attendez un heureux événement.

Puis sans prévenir, elle se leva d’un bond, les yeux en panique. Elle regarda instinctivement partout autour d’elle et s’enfuit en direction du village oubliant son linge et ses affaires. Maerion ne comprit pas du tout ce qu’il venait de se passer. Pourquoi une telle réaction? Avait-il fait erreur? Décidément, se dit-il, ces villageois avaient vraiment quelque chose d’étrange. Il mit du temps avant reprendre ses esprits, mais il remplit ses seaux et remonta en direction de l’église. Il aurait volontiers rapporté son linge à la jeune femme mais il ignorait à quelle porte il devait toquer et cela aurait été déplacé de déranger autant de personnes.

Aucun incident ne se reproduisit pendant les jours suivants, permettant ainsi à Maerion de récurer l’église, multipliant les allers retours au lavoir pour changer son eau. Et enfin au bout de 5 jours de nettoyage intensif, il eut fini. Son prédécesseur n’était visiblement pas un adepte de l’entretien. Les vitraux étaient à présent d’une clarté resplendissante, mais une chose étrange le frappa: le vitrail central du cœur était divisé en deux parties, la partie haute représentait Rodra illuminant le monde, alors que la seconde moitié était une mosaïque de morceaux de verres colorés mis en fouillis ça et là. L’artisan avait-il eu une perte d’inspiration brutale au moment de sa confection ou était-ce l’œuvre d’une autre personne? Visiblement ce détail n’était mentionné nulle part, mais une impression particulière se dégageait de cette partie du vitrail. Il se sortit tant bien que mal de la contemplation de cette erreur, car il fallait encore qu’il prépare son sermon pour le lendemain. Ce serait tout de même malvenu de sa part d’oublier ce détail pour son premier office à Erylm. Sa nuit fut fortement agitée, il était tendu comme une corde de luth et il se repassait sans cesse son dis-cours à la recherche de la moindre erreur, puis enfin le sommeil le prit dans ses bras au bout de quelques heures. La messe vint et se déroula plutôt bien. Ce n’était surement pas le meilleur office de tous les temps mais il fut apprécié par les villageois qui étaient presque tous venus. Maerion passa un moment avec ses nouveaux fidèles qui l’encouragèrent pour les fois suivantes. Une fois ces derniers partis, il s’assit sur un des bancs et souffla longuement, le stress s’en alla et il se sentit soulager de ne pas avoir échouer. Il se leva et retourna dans ses appartements pour profiter d’un repas bien mérité.

Les semaines se succédèrent, de même que les mois et c’est ainsi que l’hiver passa aussi rapidement qu’il était venu, emportant avec lui ses flocons de neige et ses givres qui avaient à de nombreuses fois recouverts les prairies environnantes d’Erylm. Le printemps arriva timidement et permit à chacun de reprendre ses activités. Maerion commençait à prendre ses marques et ses craintes diminuaient à mesure que ses sermons s’amélioraient. Il faut dire que ses paroissiens étaient très tolérants envers lui, ils ne le reprenaient pas sur certaines erreurs qu’il commettait de temps à autre. Depuis ses débuts, son rôle n’avait guère dépassé la distribution d’offices et quelques confessions, mais pas de célébrations importantes, jusqu’à une matinée où une villageoise d’un certain âge vint lui annoncer le décès de son époux au cours de la nuit. Cette dernière semblait très affligée et il la consola du mieux qu’il le pouvait, en lui disant qu’il allait rejoindre Rodra au paradis et qu’il allait s’occuper de préparer l’enterrement de son époux. Cette dernière s’en alla alors, apaisée.

Il fallait qu’il aille voir ce forgeron dénommé Kunrik. Le père Albram lui avait mentionné que le forgeron était le fossoyeur, il l’aurait très bien pu le faire lui même mais faire le travail d’un autre ne lui plaisait guère. Il prit alors sa cape et il se dirigea vers le village. Trouver la forge ne fut pas trop difficile une fois arrivé dans le bourg, le bruit d’un marteau sur une enclume est très particuliers et ne peut être confondu avec un autre. Lorsqu’il arriva dans la forge, le maitre des lieux était surement occupé ailleurs car il ne trouva personne. Il se rapprocha de l’enclume et ses doigts vinrent l’effleurer délicatement d’un air nostalgique. C’était un souvenir qu’il n’aurait su qualifier de joyeux ou pénible. Un homme apparut soudain au fond de l’atelier. C’était un homme de grande taille au cheveux noirs, aux épaules larges et puissantes, il était torse nu avec un pantalon en toile. Cet homme était impressionnant, cela devait être surement du à sa musculature imposante. Ses bras étaient semblables à des troncs d’arbres et ses mains à des pelles

- Bonjour mon père! Dit-il d’une voix grave, à la manière dont vous toucher cette enclume, il me semble que cet instrument vous est familier.
- En effet, mon fils. Je ne connais que trop bien votre métier en fait. Mais c’est du passé, j’étais un peu perdu dans mes souvenirs, je dois le reconnaitre.
- Ce n’est pas grave! Je pense que vous n’êtes pas venu chez moi pour le plaisir de replonger dans le passé, ni pour me faire la causette. Que me vaut cette visite?
- J’ai eu la mauvaise nouvelle de la mort de ce pauvre Arius. Sa veuve est venue m’annoncer son décès ce matin et il me semblait me rappeler que vous étiez en charge du cimetière du village. Donc j’aurai besoin de votre aide pour offrir à ce pauvre son ultime demeure.
- Oui, c’est exactement cela, cette tâche m’incombe depuis que mon père me l’a légué à sa mort. Je m’occuperai de ça cet après-midi, j’ai encore un cheval à ferrer ce matin.
- Je vous remercie. Avez-vous besoin d’aide pour quoi que ce soit?
- Non c’est bon. Je m’en sortirai tout seul.

Maerion laissa le forgeron retourner à ses occupations et alla préparer son discours pour l’enterrement. Ce dernier se passa le lendemain matin, il était coutume d’enterrer les morts rapidement sinon les âmes restaient emprisonnées dans leurs corps. Tous les villageois étaient réunis dans le cimetière, le vieil Arius était le doyen du village et tout le monde le connaissait. La cérémonie se déroula sans anicroche et il y eut beaucoup de pleurs, les villageois s’en allèrent les uns après les autres laissant peu à peu les membres de la famille du défunt seuls autour de la sépulture. Maerion allait partir également quand son regard fut attiré par une silhouette encapuchonnée au fond du cimetière. Cette silhouette lui était étrangement familière mais il n’aurait su dire d’où cela lui venait. Mais cela devait surement être quelqu’un du village qui avait décidé de venir se recueillir sur la tombe d’un parent en quittant la cérémonie. Finalement cela ne le regardait pas, il tourna le dos et s’en alla.

Les mois qui passèrent se révélèrent être très durs pour les habitants du village. La guerre contre le royaume de Foryam au nord d’Armilya et l’armée du royaume avait besoin d’hommes pour venir engrosser les troupes. La majeure partie des hommes en âge de se battre du village fut embrigadée, ne laissant que les enfants, les vieillards et contre toute attente Kunrik. Les trois soldats qui étaient venus l’emmener par la force devant son refus, sont ressortis de sa forge couverts d’ecchymoses et de bosses. L’office qui suivit l’embrigadement fut très morne. Les familles étaient complétement abattues, aucun discours n’aurait pu remonter le moral de ces dernières. En général, peu d’hommes revenaient vivants et ceux qui revenaient, étaient blessés lourdement. Kunrik resta ce jour là pour discuter avec Maerion.

- Mon père.
- Kunrik, voilà une bien triste semaine...
- Oui, comme vous le dites! À chaque fois, c’est la même chose! Dit-il en soupirant. Ces guerres finissent toujours de la même façon

























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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Dim 3 Juil - 10:00

Ah! La suite! =3
J'ai encore hâte de la suite, tu as un talent d'écrivain FST, c'est certain! =)
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Dim 3 Juil - 16:26

Merci Light

je me remets à l'écriture de même que le graphisme (qui est un peu plus difficile à reprendre ^^)

Pas d'autres amateurs de lecture.?? lol

La suite viendra bientot je pense. Laissez vos avis et vos commentaires sur des erreurs
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Mer 20 Juil - 11:03

Pas d'autres avis??
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Dim 24 Juil - 18:51

Je lirais tout ça demain
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Lun 25 Juil - 20:24

J'ai lu pour le moment le 1er chapitre.

Ouah, honnêtement je m'attendais à un truc "moyen", mais en faite j'ai vraiment accroché ce prologue; bien ordonné, et riche en vocabulaire.
Cela ce passe à l'époque du moyen age je présume.
Les paragraphe sont bien espacé également.
On ne s'ennuie pas.
Quelques mots manquant parfois, mais pas souvent.

En espérant que la suite soit aussi bonne.
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Jeu 28 Juil - 22:00

Oui de l'héroic fantasy donc ca se rapproche de notre moyen age, il y aura hélas pas de référence Facebook. lol

La suite est en cours d'écriture, donc je publierai la fin du chapitre 1 et le début du 2 qui sont déjà dans ma tête;
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1Sam 30 Juil - 9:34

J'ai vraiment hâte FST =D
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MessageSujet: Re: [FIC] Les runes du corbeau   [FIC] Les runes du corbeau Icon_minitime1

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